En cette période estivale qui approche, il est facile d'imaginer être allongé dans un hamac et d'observer le bleu du ciel qui délimite notre horizon. Mais au moment de la sieste, c’est notre esprit qui prend le relais et nous emporte dans un monde psychédélique fait de couleurs vives. C’est le début d’un voyage au cœur des années 70, le long d’un chemin sinueux menant à une lune émeraude. Bien que cet univers nous soit familier, il n’en demeure pas moins nouveau et intriguant. Nous y sommes accueillis par un quintet d'astro-ménestrels expérimentés et qui ne sont pas des inconnus... EMERALD MOON. On y retrouve en effet trois anciens du collectif UNITED GUITARS. Les deux guitaristes Fabrice Dutour, principal compositeur de cette expérience auditive, Michaal Benjelloun, le bassiste François C. Delacoudre, dont le nom n’est pas étranger des fans de Laura Cox, avec qui il a collaboré. Moins connu, le batteur Laurent Falso n’est pas en reste puisqu’il a travaillé avec Jack Bon, guitariste et chanteur du groupe GANAFOUL. Si la chanteuse Vanessa Di Mauro n’a pas le pedigree de ses comparses, elle n’a pas à en rougir, car ce n’est pas donné à tout le monde de chanter dans un tribute-band à Janis Joplin.
Maintenant que nous avons fait connaissance avec les musiciens d'EMERALD MOON, il est difficile d’imaginer que notre voyage au cœur des 70’s va être aussi psychédélique, d’autant que l’on nous annonce cet album comme le nouveau souffle du classic-rock. Il va sans dire qu’il est fort à parier que nous devrions être proches de l’univers rock-blues de ces années là. C’est précisément ce qui se confirme d'emblée avec le bien nommé "Rock'n'Roll Soul". Captivé par cette entrée en matière, nous sommes happés par le groove de "What You’re Told" qui n’est pas sans rappeler THIN LIZZY avec une touche heavy à la IRON MAIDEN.
Loin du mauvais trip, "Bad Mood" est un titre dynamique et entraînant sur lequel les guitares se répondent admirablement et les chœurs viennent avantageusement seconder le chant sur le refrain. Bien que "Shrinking Violet Part 1" soit un titre acoustique basé sur les guitares, il ne casse pas le rythme et permet de mettre en valeur la ligne de chant avec des sonorités à la slide guitare qui rendent superbement hommage à LED ZEPPELIN.
Avec son mid-tempo, "Show Me Your Colors Part 2" propose un groove riche où l’ensemble des musiciens communient en harmonie. Plus rythmé, "Devil Woman" est une chanson brute qui dénote avec ce que nous avons entendu jusqu’ici, mais sans pour autant décevoir. La seconde partie du disque commence avec le calme, mélancolique et bluesy "Worry", magnifiquement interprété par l’irrésistible voix de Vanessa. Les amateurs de southern rock apprécieront le joyeux "When There’s A Will, There’s a Way". "The Sky’s The Limit" qui donne son nom à l'album, cache un solo à deux guitares de toute beauté. Plus fluide, "On & On" est une chanson agréable et rythmée qui donne envie de se laisser emporter. Pourquoi se contenter de dix titres quand il reste tant de choses à proposer ? C’est pour cela que nous prolongeons de quelques minutes notre pause estivale avec "Cruel To Be Kind" avant de nous éveiller avec la douceur du colibri sur "Hummingbird Waiting For You".
EMERALD MOON réalise un premier album très réussi. Une pierre précieuse qui mérite amplement le qualificatif de nouveau souffle du classic-rock. Voilà un disque qui rend tellement honneur à cet héritage, qu’on ne peut qu'espérer que la formation ait une longue carrière pour continuer à nous ravir de la sorte.